En cette année marquant le 50e anniversaire de la disparition de « El Sett », symbole culturel et social de l’Égypte, le public a été transporté dans un voyage musical empreint de nostalgie.
La soirée, retransmise en direct sur trois chaînes égyptiennes, a vu la présence de SEM l’Ambassadeur d’Égypte, ajoutant une touche de solennité à l’événement.
Un prélude chargé d’histoire
Avant le lever de rideau, un documentaire poignant a été projeté, retraçant la visite d’Oum Kalthoum en Tunisie en mai 1968, accompagnée de sa voix iconique en fond sonore.
Ce moment a préparé le terrain pour une soirée où l’héritage de l’« Astre d’Orient » allait reprendre vie, sous les projecteurs du théâtre romain de Carthage.
Une performance magistrale
Sous la direction du maestro Mohamed Lassoued, une quarantaine de musiciens ont donné vie aux mélodies intemporelles d’Oum Kalthoum.
Dès les premières notes de « El Hob kolou », le public a répondu par des applaudissements nourris, fredonnant avec ferveur les paroles gravées dans la mémoire collective.
May Farouk a enchaîné avec « Hadhihi laylati », captivant l’audience par sa capacité à conjuguer la richesse des textes, signés par les plus grands poètes de l’époque, à une expressivité saisissante.
Les larmes aux yeux, elle a remercié un public conquis, témoignant de l’émotion partagée.
Une voix fidèle au tarab
Avec « Ala balad l mahboub », May Farouk a insufflé énergie et sensibilité, restant fidèle à l’esprit originel de l’œuvre. Les titres suivants, comme « Gaddedet hobbak », « Fat el maaad » et « Holm », ont révélé sa maîtrise exceptionnelle du tarab, cet art de l’émotion pure.
Sa voix, puissante et nuancée, a rappelé l’intensité et la justesse d’Oum Kalthoum, provoquant des ovations prolongées. Elle a poursuivi avec des classiques tels que « Esseel rouhek » de Mohammed Al-Mougui, « Baeed anak » et « Sirt l hob » de Baligh Hamdi, ainsi que « Daret l ayem » de Mohammed Abdel Wahab, transportant le public entre nostalgie et exaltation.
Un hommage vibrant
May Farouk a également interprété « Aftekerlak eeh », une pièce de son propre répertoire composée par Amr Mustapha, qui s’est parfaitement intégrée à l’esprit de la soirée.
Dans un geste symbolique, elle est réapparue sur scène portant un cap traditionnel tunisien, un clin d’œil chaleureusement applaudi par la foule. Le concert s’est clôturé en apothéose avec « Enta Omri », transformant l’amphithéâtre en une chorale géante, où chaque spectateur chantait et dansait au rythme de cette œuvre légაცendaire.
Un héritage vivant
Pendant près de deux heures et demie, le public, toutes générations confondues, a communié avec ces mélodies qui transcendent le temps et les frontières.
Lors de la conférence de presse, May Farouk a souligné l’importance de préserver et transmettre l’héritage musical d’Oum Kalthoum, une mission qu’elle porte avec engagement, tout en continuant à produire de nouvelles créations.
Cette soirée mémorable a prouvé que l’âme de « El Sett » continue de vivre dans les cœurs et d’inspirer les nouvelles générations.